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Image by Armando Arauz

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Le bilinguisme est une force

Photo du rédacteur: Joanna GUILLAUMEJoanna GUILLAUME

Dernière mise à jour : 9 oct. 2023

J’ai grandi bilingue d’un père Français et d’une mère Brésilienne et je suis fière de l’être. J’insiste aujourd’hui pour que mes enfants le soient aussi pendant notre expatriation.

On pense que pour mieux s’intégrer dans un pays, il ne faut parler que la langue du pays où l’on vit. A Toronto, j’entends beaucoup de parents parler en anglais à leurs enfants alors que leur langue d’origine ne l’est pas. Ils pensent que c’est une façon d’aider leurs enfants à s’adapter à cette nouvelle vie mais c’est faux.

Ma mère a immigré du Brésil en France à la fin des années 70. Au départ, comme souvent lors d’une expatriation, elle visitait sa sœur, qui vivait avec son mari à Paris pour une durée déterminée. Ma mère venait de terminer ses études de géologie au Brésil et avait donc du temps devant elle. Après quelques semaines, elle fait une demande de visa et s’inscrit à la faculté de la Sorbonne pour y suivre un cours de français et tenter le doctorat de géologie. Au détour d’un diner avec une amie, elle rencontre mon père et la suite tout le monde la connait. A ce jour, ma mère a passé plus de temps en France qu’au Brésil.

Durant toute mon enfance j’ai été bercé par deux langues et deux cultures. Autant que je me souvienne, ma mère m’a toujours parlé portugais. Lorsque j’étais petite je lui répondais en portugais mais avec le temps, et surtout vers l’adolescence, j’ai commencé à lui répondre en français. Ma mère a pourtant continué à me parler portugais et je pense que cela n’a pas toujours été facile pour elle. Je lui en suis reconnaissante aujourd’hui.


Garder le lien avec sa famille d’origine

A ma naissance, ma grand-mère brésilienne est venue à Paris passer une année avec nous pour aider ma mère et l’a fait de nouveau 5 ans plus tard lorsque ma sœur est née. Ensuite, nous gardions le lien avec la famille en passant nos mois d’été auprès d’eux, tous les deux ans. Je pense que je réapprenais à parler chaque fois que j’allais au Brésil mais Xuxa, une animatrice de la télévision très populaire à l’époque, m’aidait beaucoup.

J’ai presque toujours parlé portugais avec un accent. Normal me direz-vous car je n’y ai jamais vécu mais cela m’a toujours dérangé. Sens de la perfection ;) Alors vers 20 ans, je me suis mise à parler beaucoup plus avec ma mère et une amie que j’ai à Paris afin de lisser le plus possible cet accent. Ca a fonctionné ! Aujourd’hui, je parle sans accent. Les brésiliens que je croise pensent même que je suis Carioca (habitante de Rio de Janeiro), quelle fierté !

Mais comme on n’est jamais parfait je fais des fautes à l’écrit, ne suis pas certaines de mes conjugaisons et ma mère me corrige encore aujourd’hui.

Je suis heureuse que ma mère ait toujours parlé sa langue et partagée sa culture. Je suis fière d’être bilingue ! En réalité quadrilingue, mais les autres langues grâce à l’école.


Et en arrivant à Toronto ? Je me suis posée la même question que beaucoup d’entre nous se pose, avec mes enfants quelle langue parler ? J’ai gardé en tête ma propre expérience.

Dans notre cas, nous parlons français à la maison depuis toujours. Mes filles sont dans une école publique anglophone. Notre objectif initial était que nous parlions tous Anglais et après 4 ans et demi ici, l’objectif est rempli. Mon ainée est en grade 3 (CE2) et écrit et lit presque aussi bien en français qu’en anglais. Il lui manque un peu de grammaire et de conjugaison mais tout s’apprend et elle a le temps.

Et le portugais me direz-vous ? Et bien, je continue à l’utiliser au quotidien mais il a été difficile de le transmettre à mes enfants car finalement, c’est ma seconde langue. Je ne baisse pas les bras. Elles écoutent des histoires et des chansons en portugais et je leur prendrai sûrement, d’ici quelques temps, un tuteur pour compléter l’apprentissage.

N’ayez pas peur de continuer à transmettre votre langue et votre culture à vos enfants durant votre expatriation. Une personne qui parle plus d’une langue s’adapte plus facilement dans bien des situations, c’est un atout. Soyez en fier !

© 2023 Simple Relocate

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